Avant la révolution, nos aieux étaient mainmortables serfs du Chapitre de Saint Claude.

La mainmorte obligeait les enfants, pour hériter de leur père, à vivre au même feu que lui, ou le même toit : en communion.

Dans la pratique, cela n’était pas toujours possible, la fille qui se mariait était considérée comme vivant en communion, pourvu qu’elle retournât « gésir la première nuit des nopces en son meix et héritage ».

Cette présence sous le toit paternel, la première nuit du mariage, devait être constatée par acte authentique , appelée acte de reprêt.

Cahier n°32 du 25 octobre 1903 page 1

                                     Les Rousses

                                     historique et descriptif

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Acte de reprêt de Nicolarde Benoist-Bonnefoy (1730).

 

Voici l’acte de reprêt de Nicolarde Benoist-Bonnefoy :

«  Au lieu dit des Landes territoire et paroisse des Rousses

terre de saint Claude diocèse de Lion au comté de Bourgongne le

quinzième jour du mois de février environ les six à sept heures

du mattin de l’an mil sept cent et trente,

Je Claude Benoist-Bonnefoy desd. Rousses notaire

soussigné me suis portez expret dans la maison de rési-

dence d’honête Jean François Benoist-Bonnefoy taillieur d’ha-

bict à size et situé rière le territoire desd. Rousses et au lieud.

appelé au pré Regad et c’est à la réquisition de Nicolarde

Benoist-Bonnefoy sa fille mariez dez le jour d’hyer avec

Claude fils d’Antoine Berthet dit à la Guillauma desd.

Landes ou étant j’ay reconnut avec les témoins cy bas nom-

mez que pour ce maintenir dans la communion native dud.

Jean François Benoist-Bonnefoy son père lequel a consentis

et conssent que lad. Nicolarde Bonnefoy sad. Fille aye gisée

et couchée la nuit du premier jour de ses nopces solemnisés

led. Jour d’hyer avec led. Claude Berthet dit à la Guillauma

son mary dans lad. Maison d’habitation dud. Jean

François Bonnefoy sond. Père l’ayant mesme veu de mes-

me que les témoins sortant de son lit fait dans une chambre

claire étant du côté de soleil couchant de la cuisine de

lad. Maison ayant mis ses bas et souliers à notre pré-

sence signifiant par ce moyen le gésier que led.Bonnefoy

sond. Père luy aurait permis de prendre dans sa commu-

nion et en sa maison affin qu’elle puisse paisiblement

jouir sans contredit de sa part…. »