Petit lexique encyclopédique haut-jurassien
Présentation
Tout a commencé par des phrases lues dans Dom BENOIT1 qui disait que le 24 mai 1517 Longchaumois avait été réuni, avec La Mouille, Morbier et Bellefontaine, au Chapitre et que La Mouille dépendait de l’office du pitancier qui avait été réuni au mense capitulaire.
Chapitre Pitancier Mense Capitulaire
Dans les documents sortis de l’abbaye de Saint-Claude nous les rencontrons souvent ces vieux mots. Ils n’avaient jamais créé d’obstacle à ma compréhension d’une lecture. Cette fois, par contre, il y en avait ensemble trop pour pouvoir saisir le sens de ce que je lisais. Vite ! Le Petit Littré !
Mais il y en avait d’autres… et encore d’autres. Il était temps d’en dresser une liste. Le résultat : Ce petit lexique avec beaucoup d’exemples qui s’étoffera au fil du temps, j’espère, de contributions des usagers.
Mes remerciements vont déjà vers Alain C. PAGET, Jacques BERTHET et Michel BRETON pour leur aide. Et aussi à Remy DUMOND-FILLON pour la carte de la Grande Judicature.

Le lexique
Abbaye
Monastère d’hommes ou de filles (Le Littré)

Abbé
Selon la règle de Saint Benoît, l’abbé sera choisi « en général » par la communauté.1
Acensement
Terme d’anciennes coutumes. Action de donner à cens. [Voir ceci.] (Le Littré)
Albergataire
L’albergement est un contrat féodal par lequel un paysan — tenanciers libres ou serfs albergataires — recevait d’un seigneur une terre pour une longue période moyennant une redevance annuelle, appelée introge. Cette forme de tenure était l’équivalent d’une location ou bail emphytéotique2 ou emphytéose.3
Amodiation
Bail à ferme d’une terre. (Le Littré). Voir Bail.
Bail
Terme de jurisprudence. Contrat par lequel on cède la jouissance d’une chose pour un prix et pour un temps. (Le Littré)
Bail à ferme, contrat par lequel un propriétaire abandonne, pendant 9 ans au minimum, à un locataire (fermier) l’exploitation d’un domaine moyennant le paiement d’un loyer.4

Du contrôle (voir ce mot) de Morez (AD du Jura cote 2C1396 élément 6) un bail à ferme du 13 novembre 1697, notaire C.N. BONNEFOY aux Rousses, entre Cl. Philibert BONNEFOY des Rousses et Jacques TISSOT et Etienne BENOIT LYZON aussi des Rousses.
Bailliage
En France, sous l’Ancien Régime, mais aussi en Belgique, en Savoie et en Suisse [et en Franche-Comté !], le terme de « bailliage » désignait à la fois une entité territoriale (circonscription administrative, financière et judiciaire) et la charge d’officier de bailli qui y était liée.5
Philippe le Hardi partagea la Franche-Comté en deux bailliages, le bailliage d’avalqui comprenait dans son ressort Lons-le-Saunier, Poligny, Arbois, Salins, Pontarlier, et le bailliage d’amont, qui s’étendait au reste de la province. Philippe le Bon établit un troisième bailliage, le bailliage de Dole, formé du démembrement des deux autres.6
Bâti (baty, bâty, bati)
Circonscription
La Terre de Saint-Claude est organisée en 3 circonscriptions dénommées « bâtis », ceux de Moirans, Grandvaux et St-Claude appelé la « Grande Cellerie » [sic].7
La Grande Cellèrerie est le domaine directe de l’abbaye.
La baronnie de Moirans et le Grandvaux contiennent des fiefs [voir ce mot].8
Voir la carte sous Grande Judicature.
Bourgeoisie
Qualité de bourgeois ; droit de bourgeoisie : prérogatives accordées aux citoyens d’une ville, d’un État (Le Littré).
Nul aujourd’hui n’apprécie beaucoup la faveur d’être bourgeois de Saint-Claude. … On sollicitait cet honneur comme un bienfait ; on ne pouvait l’obtenir que par la décision des échevins ; il fallait justifier de sa condition franche, de ses bonnes mœurs, de la pureté de sa foi ; on devait payer une somme plus ou moins forte. Celui qui avait une fois obtenu la bourgeoisie, ne pouvait en être privé que par une sentence : il demeurait bourgeois, quoiqu’il passât toute sa vie ailleurs ; ses descendants joissaient de la qualité de bourgeois en revenant dans la ville.9
Capitulaire
Appartenant au chapitre, à une assemblée de religieux. (Le Littré)
Voir Chapitre.
Cellèrerie
La cellèrerie était cette partie de la terre de Saint-Claude dont les revenus appartenaient au cellérier de l’abbaye.
Voir aussi Grande Cellèrerie.
Cellérier
L’économe d’un monastère. (Le Petit Larousse Illustré 2001)
Le cellérier était autrefois, comme le prescrivent la règle de Tarnate et celle de saint Benoit, chargé de tout le temporel du monastère : il percevait les dimes et les tailles, administrait tous les biens de l’abbaye et procurait au monastère et à chaque religieux toutes les choses nécessaires. Une autre fonction avait même été annexée à celle-là : comme le cellérier sortait perpétuellement au dehors pour gérer les affaires de la communauté et devait entretenir beaucoup de rapports avec les personnes séculaires, il avait été chargé de rendre la justice, soit pour défendre les intérêts de l’abbaye, soit pour accommoder les différends des colons entre eux. Il était devenu, ainsi que nous l’avons dit, le juge ordinaire de Saint-Oyend et des villages voisins, qui formèrent, sous le rapport judiciaire, le département du grand cellérier ou la Grande Cellèrerie.10
Au XVe siècle, par l’effet du partage des menses, le cellérier a été déchargé de la plus grande partie de son premier office ; car l’abbé et le chapitre ont chacun un économe particulier pour l’administration de leur mense ; le chambrier, le réfecturier, l’aumônier lui-même et surtout le pitancier possèdent des offices qui sont des démembrements de la cellèrerie… (Page 171, PDF 176 🙂 … il continue de percevoir les tailles et de rendre la justice : « Le grand cellérier, disent les Statuts, doit imposer les tailles pour le seigneur abbé, dans les limites de la Cellèrerie, et porter les dépens faits par les prévôts et les autres officiers chargés de leur recouvrement. » Puis, comme juge ordinaire de la ville et de la Cellèrerie, il doit rendre parfaite justice par lui-même ou par un lieutenant capable et habile.11
Nous avons vu que dans la Grande Cellèrerie, le cellérier jugeait en première instance les causes civiles…12
Le cellérier cesse d’être le juge ordinaire et principal. … Pierre de la Baume établit définitivement un juge laïque vers l’an 1530.13
Après l’établissement du grand juge, le cellérier n’eut plus l’exercice de la justice sur les laïques ; il demeura cependant le juge des personnes ecclésiastiques ; mais il eut bien rarement à exercer cet emploi.14
Lorsque le cellérier était le juge ordinaire de l’abbé, il renvoyait aux échevins le prononcé du jugement en matière criminelle. Mais depuis l’établissement des laïques dans l’office de grands juges, il n’y a plus les mêmes raisons de maintenir aux échevins leur ancien droit de juges criminels : le grand juge pourrait rendre des sentences en matière criminelle ; …15
Dans un monastère, notamment dans une abbaye, ou dans un prieuré de bénédictins, le cellérier (de cellier « chambre aux provisions ») est un religieux nommé par l’abbé ou le prieur. Sa charge est décrite dans la règle de saint Benoît au chapitre 31. Le cellérier est :
- chargé de l’approvisionnement du cellier en toutes les denrées alimentaires, dont le pain, le vin, la bière ;
- chargé du soin de la nourriture, de la préparation des pitances, de la fabrication du pain, de la bière, du vin et du fromage, de la confection des étoffes et des habits, de l’entretien des bâtiments, des distributions d’aumônes. Par extension, il est chargé des finances d’un monastère ;
- curé de la domesticité dans les grandes abbayes.16
Il existait aussi un « petit cellérier ». Voir Dom BENOIT, tome II, paragraphe 1583, page 172 (PDF 177).
Cens
Terme de jurisprudence féodale. Redevance que le possesseur d’une terre payait au seigneur. (Le Littré)
Chambellan
On distinguait à l’abbaye de Saint-Claude, deux officiers, confondus dans d’autres monastères, le chambellan et le camérier ou chambrier. Tous les deux étaient comme les compagnons de chambre de l’abbé ; ils partageaient sa chambre à toutes les heures du jour et même pendant la nuit ; ils le suivaient dans ses voyages et ne s’écartaient jamais de ses côtés. Compagnons de l’abbé, ils devinrent ses aides et ses ministres dans la gestion des affaires les plus communes. Au monastère de Saint-Oyend, le chambellan est chargé d’étudier les causes des nobles et de leur rendre la justice, de transmettre les ordres de l’abbé aux châtelains, aux capitaines et aux autres officiers, de remplir au dehors toutes les commissions qu’il plait à son supérieur de lui confier.17
Chapitre
L’assemblée où les chanoines traitent de leurs affaires et des questions de leur ressort. Par extension, toute assemblée que tiennent des religieux pour délibérer de leurs affaires. Le lieu où se tiennent toutes ces sortes d’assemblées dites chapitres (Le Littré)
Corps des chanoines d’une église cathédrale ou collégiale. Assemblée où les moines, les moniales et les chanoines traitent de leurs affaires et des questions relatives à la vie de la communauté.20
Le mot chapitre a son origine dans la réunion quotidienne des moines au début de laquelle un chapitre (capitulum) de la règle de saint Benoît était lu, puis commenté par le père abbé. Ensuite les questions concernant la vie de leur communauté étaient discutées par les moines ou nonnes. Cela pouvait être la distribution des tâches et offices, la coulpe, l’admission de nouveaux membres, mais aussi des élections, etc. Les décisions du père abbé étaient en principe précédées d’une discussion au cours du chapitre.21
Messieurs du chapitre et L’illustre eglise cathedrale de St Claude capitulairement assemblés, ...22
Mes du Royal Chapitre de St Claude23
Communauté
Autrefois, corps des habitants d’une ville, d’un bourg, d’un village. (Le Littré)
L’immense territoire couvert par la principauté ecclésiastique de Saint-Oyand de Joux renferme 89 communautés en 1632.24
Contrôle
Extrait d’un acte de notaire.
[L]’édit de mars 1693 enjoint aux notaires de faire contrôler leurs actes dans les quinze jours. Ils doivent fournir aux bureaux des insinuations des extraits des actes. À la différence de l’insinuation, le contrôle des actes consiste à enregistrer un extrait des actes et non à les transcrire intégralement. Insinuation et contrôle sont des sources complémentaires très importantes pour la recherche d’actes notariaux.25
Contrôle des actes des notaires et des actes sous seing privé26
Dîme
Prélèvement que l’Église ou le seigneur faisait sur les récoltes, et qui en était ordinairement le dixième. Lever, payer la dîme des blés, du vin. Il y avait des dîmes qui faisaient la douzième partie, la treizième partie. (Le Littré)
Echevin
Anciennement, magistrat municipal. Homme de loi nommé par le seigneur pour rendre la justice aux vassaux. (Le Littré).
Comment un illettré, et il en est de nombreux parmi les échevins, pourrait-il assurer la comptabilité de la communauté ? 27
[Pendant la période de 1510 à 1648] …les échevins de Saint-Claude demeurent les juges-nés de l’abbé pour prononcer la sentence.28
Lorsque le cellérier était le juge ordinaire de l’abbé, il renvoyait aux échevins le prononcé du jugement en matière criminelle. Mais depuis l’établissement des laïques dans l’office de grands juges, il n’y a plus les mêmes raisons de maintenir aux échevins leur ancien droit de juges criminels : le grand juge pourrait rendre des sentences en matière criminelle ; …29
Echute
Terme d’ancien droit. Droit accordé aux seigneurs de succéder dans certaines circonstances à leurs mainmortables ; la succession elle-même. (Le Littré)
Car l’abbé n’acense et ne peut acenser que les terres qui ont fait échute à l’abbaye par la mort de tous les communiers…30
Emancipation
Terme de jurisprudence. Droit accordé à un mineur de faire les actes d’administration. État de celui qui, dégagé de toute tutelle, peut administrer librement ses biens. L’émancipation ne dispense pas le mineur d’avoir un curateur (Le Littré).
Cote_8B27_aux_ADJ_REVERCHON_Marc_et_Etienne_émancipation_1659 (transcription se trouvant sur le site G2HJ)
Feu
Un feu est un ménage faisant « feu séparé ». Il peut y en avoir plusieurs sous le même toit. Le ménage peut avoir également des formes bien différentes. Les familles nucléaires, conjugales, simples sont les plus nombreuses : père, mère, enfants avec ou sans domestique. Moins courantes sont les familles élargies à plusieurs noyaux : grands-parents, parents, enfants mariés avec déjà des descendants, neveux, cousins, domestiques ou pensionnaires … ou encore des frérêches : association de frères et sœurs mariés ou non vivant en communion sous le même toit, … ou encore des communiers mainmortables qui habitent tous ensemble dans un meix de mainmorte sous peine de perdre, non pas la qualité de mainmortable, mais l’héritage ou « échutte » à la mort des parents, au profit du seigneur.31
[Au Moyen Âge] Les maîtres du pouvoir ont utilisé ce qu’on nommera plus tard le feu, le groupe familial vivant sous le même toit, comme unité de répartition des charges, puisque les individus étaient comme fondus dans le groupe…32
Fief
Terme de féodalité. Domaine noble, relevant du seigneur d’un autre domaine, concédé sous condition de foi et hommage et assujetti à certains services et à certaines redevances. (Le Littré)
La baronnie de Moirans et le Grandvaux contiennent des fiefs.33
Le duché et le comté de Bourgogne, le premier, fief de la couronne de France,…34
Frère convers
Dans l’usage courant, les frères lais (appelés aussi convers pour les moines et sœurs laies ou converses pour les moniales) sont les membres des ordres religieux catholiques chargés principalement des travaux manuels et des affaires séculières d’un monastère. Les frères lais ont été connus, en divers lieux et à différentes époques, sous les noms de fratres conversi, laici barbati, illiterati ou encore idiotæ. Bien que membres de leurs ordres respectifs, ils forment une catégorie séparée des moines du chœur, qui se consacrent principalement à l’Opus Dei — « l’œuvre de Dieu » — et à l’étude.35
Au XIe et au XIIe siècle…on se mit à recevoir dans les monastères des frères illettrés, incapables du sacerdoce, appliqués surtout au travail des mains : ce furent les frères laïcs… etconvers, conversi, parce qu’ils étaient admis à la conversion, c’est-à-dire à la vie religieuse, sans l’être aux ordres.36
Grande Cellèrerie
Voir aussi Cellèrerie et Grande Judicature.
Les paroisses de la Grande Cellèrerie ou Grande Judicature.37
(De l’explication des trois « bâtys » 🙂 La Grande Cellèrerie, la baronnie de Moirans et le Grandvaux : La Grande Cellèrerie est le domaine directe de l’abbaye.38
Le territoire directement soumis au grand juge fut le même que celui qui avait dépendu du cellérier : on l’avait appelé le bâty de la Grande Cellèrerie ; il conservera ce nom, mais on lui donnera souvent aussi celui de bâty de la Grande Judicature.39
Grande Judicature
La partie de la terre de Saint-Claude soumise à la justice du Grand Juge, successeur au cellérier.
Le territoire directement soumis au grand juge fut le même que celui qui avait dépendu du cellérier : on l’avait appelé le bâty de la Grande Cellèrerie ; il conservera ce nom, mais on lui donnera souvent aussi celui de bâty de la Grande Judicature. Le grand juge en sera désormais34 le juge ordinaire dans toutes les causes civiles, comme l’avait été le cellérier. Il aura même, à raison du temps où il est appelé à exercer son autorité, une puissance plus grande que ne l’avait eue le cellérier. Celui-ci, en effet, jugeait bien de toutes les causes civiles ; mais on pouvait appeler de sa sentence à un autre moine, et de ce dernier à l’abbé : le grand juge laïque au contraire est l’unique juge ordinaire de la Grande Judicature ; il n’a pas de juge au-dessus de lui : on ne peut appeler de ses sentences qu’au Parlement. Puis, comme l’a été le cellérier, il est juge d’appel pour toutes les autres justices de la Grande Cellèrerie, et même du bâty de Moirans et de celui du Grandvaux.40
Lorsque le cellérier était le juge ordinaire de l’abbé, il renvoyait aux échevins le prononcé du jugement en matière criminelle. Mais depuis l’établissement des laïques dans l’office de grands juges, il n’y a plus les mêmes raisons de maintenir aux échevins leur ancien droit de juges criminels : le grand juge pourrait rendre des sentences en matière criminelle ; …41
Le cellérier cesse d’être le juge ordinaire et principal. … Pierre de la Baume établit définitivement un juge laïque vers l’an 1530.37
…monseigneur Le Grand Juge en La Grande Judicature Sainct Ouyan de Joux42
Carte de la Grande Judicature, reçue de Remy DUMOND-FILLON en juillet 2018. Les bâtis de Moirans et de Grandvaux y sont indiqués aussi. Le bâti de Saint-Claude comprend tout le reste.
Grange
Au Moyen Âge, exploitation rurale dépendant d’une abbaye ou d’un prieuré.43
On a dit aûtrefois grangier ou granger, pour métayer, fermier; et grangeage, pour manière de donner une ferme à louage.44
(Du chapitre traitant des années 1150-1328, « Commencement de la décadence ») Dès lors aussi, le relâchement commence à porter ses fruits de mort. Signalons-en quelques-uns. Et d’abord, les celles ou les granges nombreuses établies par les moines dans les époques de ferveur sont déjà abandonnées ou vont l’être. Comment des nobles, en effet, consentiraient-ils à habiter une demeure rustique au milieu des paysans ? Un religieux peut se plaire dans une grange, si la vie menée à l’abbaye est simple et pauvre ; mais quand le genre princier domine au monastère principal, les demi-moines qui le peuplent croiraient déchoir, croiraient même être menés au tombeau, si on les envoyait dans un chalet perdu au milieu des chaumes. Comment d’ailleurs pourrait-on entretenir des religieux dans les celles, quand la grande abbaye est réduite à une trentaine de gentilshommes ? Aussi les granges monastiques font place à des fermes exploitées par des séculiers. 41
Insinuation
Copie intégrale d’un acte de notaire.
[L]’édit de mars 1693 enjoint aux notaires de faire contrôler leurs actes dans les quinze jours. Ils doivent fournir aux bureaux des insinuations des extraits des actes. À la différence de l’insinuation, le contrôle des actes consiste à enregistrer un extrait des actes et non à les transcrire intégralement. Insinuation et contrôle sont des sources complémentaires très importantes pour la recherche d’actes notariaux.42
Cote 8B31, Insinuation de Lettres de notaire d’Outhenin PAGET, fils de maître Claude PAGET aussi notaire, originaire de Longchaumois et demeurant à Morbier, le 5 juin 1667 43
Cote_8B25_aux_ADJ_REVERCHON_Marc_Longchaumois_insinuation_1649
Laboureur
Celui qui laboure, soit l’ouvrier qui trace le sillon, soit le propriétaire ou le fermier qui cultive une terre. (Le Littré)
P aysan possédant les instruments de production (charrue et animaux de traits).44
[Au Moyen Âge] … Deux niveaux plus économiques encore que juridiques dans la société rurale : d’un côté, les détenteurs d’un train de culture, ceux qu’on appellera plus tard les laboureurs, et de l’autre, ceux qui, davantage sous l’emprise du maître, formeront le groupe des brassiers ou manœuvriers. »45
Laboureur, « Charles-Prouvost-18-generations »46
Lieue
Mesure itinéraire qui ne représente pas une longueur toujours la même, et en place de laquelle on compte aujourd’hui officiellement par kilomètres. La lieue commune de France, ou lieue géographique, était de deux mille deux cent quatre-vingt-deux toises (4444 mètres et demi). (Le Littré)
Manant
Habitant (manantes en latin = habitants47)
Après 5 ans de débats, une transaction fut conclue, le 24 mai 1552, au château de la Tour-du-Ma y, « l’enfort et bon moyen de révérend père en Dieu monseigneur messire Philibert de Rye, » entre les religieux d’une part et les « prudhommes, échevins, conseillers, manants et habitants de la terre de Saint-Oyan de Joux », d’autre part.48
Manœuvrier (Manouvrier, -ière)
Ouvrier, ouvrière qui travaille de ses mains et à la journée. (Le Littré)
Un journalier désigne dans le monde paysan un simple manœuvre ou manouvrier, c’est-à-dire un ouvrier manuel du lieu ou de la contrée, un habitant du pays ouvrier agricole éphémère que l’historiographie contemporaine mentionne communément en pauvre paysan louant sa force de travail à la journée auprès d’un maître de domaine ou d’une exploitation plus cossue, propriétaire ou fermier entrepreneurs de cultures ou d’élevage.49
[Au Moyen Âge] … Deux niveaux plus économiques encore que juridiques dans la société rurale : d’un côté, les détenteurs d’un train de culture, ceux qu’on appellera plus tard les laboureurs, et de l’autre, ceux qui, davantage sous l’emprise du maître, formeront le groupe des brassiers ou manœuvriers. »50
Meix
Terme d’ancienne coutume. Habitation d’un cultivateur, jointe à autant de terre qu’il en faut pour l’occuper et le nourrir (Le Littré).
[Le 29 avril 1505] Le même Claude REVERCHON confesse devoir 1 denier genevois vieux aux Religieux de l’Abbaye, ceci étant sa part pour le meix chomoy.51
Mense
La mense est habituellement un patrimoine foncier dont les revenus servent à l’entretien de son ou de ses titulaires (évêque, abbé, chanoines, curé, etc.). Dans les abbayes en commende, la mense abbatiale est partagée en trois lots, un pour l’abbé commendataire, un pour la communauté religieuse et un autre dévolu au paiement des charges.52
La mense : À l’époque carolingienne, portion des biens fonciers d’un évêché ou d’un monastère affectée soit à l’usage de l’évêque ou de l’abbé, soit à l’usage des chanoines ou des moines.53
Revenu d’une abbaye.
Mense abbatiale, le revenu qui est dans le partage de l’abbé.
Mense conventuelle, le revenu qui est le partage des religieux.
Mense commune, celui dont l’abbé et les religieux jouissent en commun.
Mense capitulaire, celle du chapitre.
Mense épiscopale, la portion assignée à l’évêque dans le partage des biens entre lui et son église. (Le Littré)
Les biens de l’abbaye ont été partagés en mense abbatiale et en mense capitulaire ; la mense capitulaire a été en partie divisée entre les officiers.54
[Traitant de la décadence du monastère de Saint-Oyend] Dès le XIIIe siècle, les biens du monastère de Saint-Oyend ne forment plus une masse unique : l’abbé a ses terres, ses revenus, composant ce qu’on appellera désormais la menseabbatiale ; le chapitre de son côté a les siens, ils composent la mense capitulaire. L’abbé administre, comme il l’entend, les biens de sa mense, en perçoit les revenus, les emploie à acquitter les charges de sa dignité, dispose du surplus pour les œuvres pies qui lui agréent. Le chapitre régit, avec la même indépendance, ses terres, en touche les revenus et s’en sert à ses fins.55
Mais si l’abbé a le droit d’avoir une mense propre au sein de la famille cénobitique, où tout doit être en commun, les biens comme les cœurs, pourquoi serait-il interdit aux autres dignitaires du monastère d’avoir quelques revenus particuliers ? Le prieur, le cellérier voudront avoir leur mense ; l’infirmier, le réfecturier se feront des revenus propres ; bientôt chaque officier aura une petite mense, détachée de la mense capitulaire et de la mense abbatiale.56
Toutes les plaies qui l’affligent proviennent de la division des menses,…57
Noble
Noble homme, qualité que prenaient quelquefois, non-seulement ceux qui étaient nobles, mais aussi quelques bourgeois, dans les actes qu’ils passaient ; Distingué, relevé au-dessus des autres. (Le Littré)
S’il allait jusqu’au doctorat, il pouvait désormais faire précéder son nom du qualificatif de noble.58
L’office de prévôt était une charge anoblissante : celui qui en était investi était toujours qualifié dans la terre de Saint-Claude « d’homme noble ».59
Or les prévôts de la terre de Saint-Oyend avaient pour emploi de commander la force armée et de rendre la justice. C’est pourquoi lorsque leur office devint héréditaire, ils donnèrent naissance à des familles nobles.60
Nuncupatif
Testament nuncupatif : testament fait de vive voix et devant témoins, lorsque les lois admettaient cette sorte de testament (Le Littré)
Parisis (monnaie)
Terme qui a désigné la monnaie royale de Paris. Bien que, de toute ancienneté, il y ait eu à Paris un atelier monétaire, le nom de parisis ne paraît pas antérieur au règne de Philippe Ier (1060-1108) : à cette époque, un certain nombre d’autres ateliers royaux furent soumis aux mêmes règles que celui de Paris, ce qui eut pour conséquence l’existence du système parisis.61
Fin 13e siècle la monnaie parisis consistait de : Lb (livre), s (sol), d (denier).62
Denarius Parisis Philip II (1180-1223)63
Paroisse
Circonscription dans laquelle un curé dirige le spirituel. (Le Littré)
Ce ne sera qu’au XIe siècle que le terme de parochia désignera le ressort d’une église rurale… Ce qui rend lettre morte les vieilles obligations, renouvelées au IXe siècle, suivant lesquelles les baptêmes, confessions et mariages devaient avoir lieu dans l’église mère. La petite paroisse s’affirme dès le IXe ou Xe siècle comme l’un des cadres les plus vivants et les plus stables de la vie rurale.64
A. définition65
Le mot paroisse au Moyen Age recouvre des réalités complémentaires: cellule de base de l’organisation diocésaine et comprend:
1/ une église mère où se déroulent obligatoirement les principales actions de la vie des fidèles depuis le baptême jusqu’à la sépulture. Certains des exercices cultuels peuvent, pour des raisons de commodité, se dérouler dans les églises annexes appelées généralement chapelles.
Cependant, tous les paroissiens sont tenus de faire baptiser leurs enfants, d’enterrer leurs morts dans l’église mère et d’assister dans cette dernière aux offices de certaines grandes fêtes comme Noël, Pâques et la Pentecôte.
Si seule l’église paroissiale possède un baptistère et un cimetière, depuis la fin du XI∞ siècle certains monastères ont acquis le droit d’avoir leur propre cimetière, avec l’autorisation d’y inhumer, sous certaines conditions, non seulement leurs religieux mais aussi des laïcs.
chapelles
succursales
2/ le territoire délimité.
Cette assise territoriale, placée directement dans l’obédience de l’édifice cultuel pour assurer l’accomplissement des pratiques et des actes de la vie religieuse des fidèles, a des dimensions variables selon les régions et selon les situations particulières; elle comprend fréquemment plusieurs localités ou hameaux, d’où l’existence de chapelles.
Au cours des siècles, la création de paroisses nouvelles a démembré le territoire primitif comme le montre celui de l’immense Terre de Saint Claude.
« Le 21 septembre 1613, l’archevêque de St Claude Mgr de Marquemont démembra des paroisses de Lonchaumois et de Septmoncel, de celle des Rousses. Il statue que le curé qui sera en la nouvelle paroisse et ses successeurs devront et seront obligés d’aller tous les ans, avec tous les paroissiens en procession, une fois à Lonchaumois et l’autre fois à Septmoncel et là, offrir à chacune des dites églises un cierge de 3 livres. »
3/ le personnel ecclésiastique.
A la tête de la paroisse se trouve un prêtre, désigné par l’évêque et responsable devant lui, le curé (recteur ou pasteur dont le rôle essentiel est le soin des âmes. Dans ses fonctions le curé peut se faire aider par divers auxiliaires: vicaires, clercs et parfois chapelains. Certains sont aussi prêtres et vicaires tel le sieur Reverchon prêtre et vicaire en chef de Bois d’Amont.
4/ la communauté de fidèles.
Elle est astreint à accomplir dans la paroisse leurs obligations religieuses. Du baptême jusqu’aux funérailles, le paroissien est le sujet de la paroisse: il doit y entendre la messe dominicale, s’y marier, y verser les oblations etc… Le concile de Latran en 1215, a même renforcé cette attache en imposant la confession annuelle à son curé. Ainsi la paroisse lie et renforce la cohésion de tous ces gens habitués à se retrouver dans la même église pour les étapes marquantes de leur vie; aussi il n’est pas étonnant que ce cadre paroissial serve aussi de base à une organisation administrative. Cette communauté pourvoit à certains besoins matériels du curé et lui assure une partie de sa subsistance selon les règles fixées par la législation canonique: manse ecclésiastique, attribution des dîmes du territoire patronal, offrandes des fidèles. Le démembrement d’une paroisse était source de conflits entre prêtres pour la répartition des ces profits.
B. Création de paroisses et de chapellenies.
La carte des paroisses n’a pas été élaborée un fois pour toutes; elle a suivi bien au contraire les efforts de colonisation des campagnes menés par le clergé séculier et régulier: elle s’est adapté à chaque fois aux besoins des populations nouvelles et à la mise en valeur des régions.
Les premiers démembrement s’opèrent au XIème siècle par la fondation du prieuré de Mouthe, au XIIe siècle par les châtellenies de RocheJean et de ChatelBlanc et à la fin du XIII∞ siècle par l’érection de la paroisse de la Rixouse qui comprenait aussi le territoire de Morbier et de Bellefontaine, et cette paroisse de la Rixouse s’établissait sur l’ancien territoire de la paroisse de St Lupicin.
Puis Morbier devint église succursale le 8 mars 1593 et comprenait Bellefontaine, Tancua et le Bas de Morez.
Pitance
A. La portion qu’on donne à chacun à chaque repas, dans les communautés (Le Littré)
[Dans un monastère] la pitance comprend tous les autres aliments [en dehors du pain et du vin], les poissons, les œufs, les légumes, etc.66
[C]hacun prend ses repas chez soi, avec le pain, le vin et la pitance qu’on lui porte.67
B. Cette partie de la Terre de Saint-Claude dont les revenues appartenaient au Pitancier. Voir ceci.
…les villages en question étaient en dehors du territoire inféodé à la famille de Châlon et composaient une seigneurie distincte, la terre de la Pitance,…68
Seigneurie dite de la Mouille ou de la Pitance : Bellefontaine était du nombre des villages qui composaient ce fief.69
… L’année suivante, le chapitre acensa au même un canton des Rousses, dit au Sagy, faisant partie aussi de la terre de la Pitance.70
… en la seigneurie de la Pitance…71
Le lecteur se souvient de l’union du prieuré de la Mouille et de ses vastes domaines à l’office de pitancier : cette seigneurie prit dès lors, nous l’avons dit, le nom de Terre de la Pitance.72
Elles devront dans l’année diviser entre les habitants les montagnes acensées et ne pourront en vendre aucune partie à des étrangers qui ne seraient pas sujets de la Pitance.73
Toute la région située à l’orient du lac de Quincenois et de l’Orbe passa peu à peu à des colons de Septmoncel ; celle qui se trouve à l’occident demeura à des colons de la terre de la Pitance.74
Le chapitre possédait déjà la Mouille, Morbier et Bellefontaine, désignés sous le nom de domaine de la Pitance.75
Nous avons vu plus haut que le chapitre acquit de Pierre de la Baume la seigneurie de Longchaumois, et spécialement le droit de moyenne et de basse justice en ce lieu. La justice y était rendue au nom du chapitre, par le juge de la Pitance, qui une fois chaque année se transportait à Longchaumois et y tenait ses assises.76
Pitancier (ou pidancier)
Officier chargé du ravitaillement du monastère.77
Moine qui, dans une communauté religieuse, était chargé de distribuer la pitance. Un fonctionnaire nommé Pitancier qui distribuait aux moines la pitance ou portion monacale.78
L’abbé fournissait aux religieux, ordinairement du moins, la prébende de pain et de vin : celle de pitance était fournie par un officier spécial, nommé, à raison de sa fonction, le pitancier.79
Simon de Montaign, pitancier,…80
Prévôt
Nom qu’on donnait autrefois à certains magistrats ou officiers chargés d’une juridiction, ou préposés à une haute surveillance.
Terme féodal : Officier qui jugeait les procès pendants entre les vassaux roturiers du seigneur, et qui les conduisait à la guerre.
Prévôt, dans plusieurs petites villes, juge royal qui connaissait des causes entre les habitants non privilégiés. (Le Littré)
L’office de prévôt était une charge anoblissante : celui qui en était investi était toujours qualifié dans la terre de Saint-Claude « d’homme noble ».81
Or les prévôts de la terre de Saint-Oyend avaient pour emploi de commander la force armée et de rendre la justice. C’est pourquoi lorsque leur office devint héréditaire, ils donnèrent naissance à des familles nobles.82
Prévôté
Lieu où le prévôt rendait la justice. Territoire où s’exerçait cette juridiction. (Le Littré)
La Mouille était le chef-lieu d’une prévôté ayant pour dépendances Morez, Morbier, les Rousses, Bois-d’Amont et Bellefontaine.83
Prieur
Prieur conventuel régulier, ou, simplement, prieur, celui qui régit des religieux en communauté ; il est opposé à prieur conventuel séculier et commendataire ; il ne diffère de l’abbé que de nom ; il en a toute l’autorité. (Le Littré)
D’après l’usage stricte de la règle de Saint Benoît, le nom désigne le second supérieur ou le premier des maisons dépendantes.84
Voir aussi en Annexe « La famille monastique sanclaudienne au XVe s. ».
Prieuré
Couvent sous la conduite d’un prieur85, d’une prieure.
Prieuré-cure, cure desservie par un religieux et dépendante d’un monastère.
Prieuré simple, prieuré dans lequel il n’y avait point de religieux. (Le Littré)
Le prieuré est un monastère qui dépend d’une abbaye, et est constitué d’une manière stable avec l’office liturgique et toutes les observances de l’ordre.86
La Mouille – L’Eglise et la Prieuré St-Bernard, Vue aérienne (carte postale envoyée en 1951)
Régulier
Soumis à une règle de vie, telle que celle des moines. Clergé régulier, répondant à la règle d’un ordre monastique. Les clercs réguliers vivent selon une règle, souvent à l’écart des hommes dans des monastères ou des abbayes.87
Voir aussi Séculier.
Ressort
Estenduë de Jurisdiction. Ressort d’un Bailliage, d’un Présidial, d’un Parlement &c. cette terre est du ressort du Parlement de Paris. par un tel traité de Paix on a cédé toutes les terres qui sont du ressort de ce Bailliage.88 Voir aussi Bailliage.
Ils sont aussi innocents de ces rixes locales que le seraient aujourd’hui deux juges de paix des querelles survenues entre deux villages de leur ressort.89
…le bailliage d’aval qui comprenait dans son ressort Lons-le-Saunier, Poligny, Arbois, Salins, Pontarlier,…90
Revenus des ecclésiastiques
Voir aussi Dîmes et Mense.91
Casuel: les fidèles font des aumônes volontaire. Mais ils doivent aussi verser des oboles obligatoires et tarifiées lors de certaines fêtes, tel que Pâques où à l’occasion de diverses bénédictions ou sacrements, naissances, mariages et enterrements.
Oblation: s’applique aux dons et petites donations faites au curé.
Dot de l’église: rentes ou jouissances de certains bien-fonds appartenant à l’église paroissiale tel que versement en argent, maison de cure, champs, droit de pacage. Il peut faire pâturer sa vache ou son cheval sur les pâturages du village sans avoir à payer les taxes.
Amendes du tribunal paroissial ou ecclésiastique : cas d’adultère, jurons, travail du dimanche.
Tous ces dons taxes et amendes peuvent être payés en argent ou en nature.
Certains abus de la part de curés font l’objet d’une enquête par l’évêque.
Rière
Chez, dans le territoire de92
Le Mont Rizoux parait être un composé des deux vieux mots Rière & Joux car pour le désigner, au lieu de dire les Jouxnoires, on aura dit : Rière les joux, et par une Prononciation abrégée & adoucie, on a fini par dire : Rizoux.93
« Controlle et Contrats de mutations riere Longchaumois et Orcières Depuis 1604 jusqu’en 1619 »94
Séculier
Le clergé séculier comprend les clercs et les prêtres au service de l’Église dans le cadre de l’Église diocésaine (évêques, prêtres, diacres).95
Voir aussi Régulier.
Seigneur
Celui qui a l’autorité féodale sur certaines personnes ou sur certaines propriétés. (Le Littré)
Le possesseur d’une seigneurie porte le titre de « Seigneur » ; il peut être un individu, dans la très grande majorité des cas un ressortissant de l’aristocratie, mais aussi une personne morale le plus souvent une institution ecclésiastique telle une abbaye, un chapitre cathédral ou canonial ou un ordre militaire.96
Seigneurie
Une seigneurie est une institution médiévale et moderne occidentale assurant l’encadrement économique et judiciaire des populations par un individu ou une personne morale… La seigneurie est un ensemble de terres, c’est-à-dire de propriétés foncières, de droits et de redevances.97
Terre seigneuriale. (Le Littré)
Le château de Dole était le chef-lieu d’une grande seigneurie domaniale et le siège d’un châtelain.98
Seing
Anciennement, la marque, le signe qu’une personne met à un écrit pour garantir qu’il vient d’elle. Autrefois, quand un noble ne savait pas écrire, il suppléait à la signature du nom par le seing et le sceau. (Le Littré)
Sous seing privé : Se dit d’un acte qui n’a pas été établi devant un officier publique. (Le Petit Larousse Illustré 2001)
Contrôle des actes des notaires et des actes sous seing privé99
Soiture
Ancienne mesure agraire équivalant à ce qu’un homme peut faucher de pré en un jour. (Le Littré)
Tenure
Terme de féodalité. Mode suivant lequel on tenait une terre. L’imperfection de cette tenure [ne pouvoir disposer du bien tenu en mainmorte] n’est pas le seul vice qui affecte l’héritage mainmortable. (Voltaire Pol. et lég. Coutume de Franche-Comté). (Le Littré)
Terre concédée par un seigneur qui en garde la propriété éminente. Cette concession est en principe précaire, généralement elle est héréditaire, le tenancier doit des services ou cens, et certains droits. Diverses sortes de tenures : féodale (fief), paysanne (censive, hostise…)100
Terre de Saint-Claude (Saint-Oyand)
BENOIT, Paul (Dom) Histoire de l’Abbaye et de la terre de St Claude
[L’abbaye] possède nombre de prieurés et d’églises ou chapelles dans plusieurs évêchés qui constituent la puissante « Terre de Saint-Claude » et conservera son indépendance en étant directement rattachée au Saint-Siège.101
[Au sujet des voies de communication,] Il n’est guère que Luxeuil et Lure, bourgs abbatiaux, qui se trouvent sur les voies secondaires, et Saint-Oyand, qui, au sud, paraît beaucoup plus isolée et constitue avec sa « terre » un monde à part, replié sur lui-même.102
La fin du « monde à part » : En 1537, un arrêt du Parlement de Dole, accepté en 1546 par l’abbé, proclama la réunion du vaste domaine de l’abbaye de Saint-Claude. Tout le Haut-Jura prenait ainsi sa place à l’intérieur des frontières comtoises.103
Le diocèse de Saint-Claude a été érigé par une bulle du pape Benoît XIV, en date du 22 janvier 1742, qui sécularisait l’abbaye de Saint-Claude ; il était alors composé de la Terre de Saint-Claude (26 grandes paroisses) et de paroisses détachées des diocèses de Lyon et de Besançon.104
Territoire
Étendue de terre qui dépend d’un empire, d’une province, d’une ville, d’une juridiction, etc. (Le Littré)
…[L’abbaye de Saint-Claude] était l’une des plus illustres du monde, elle était peuplée de gentilshommes, elle commandait à un vaste territoire.105
Vicaire
Celui qui est adjoint à un supérieur pour le remplacer en certaines fonctions. (Le Littré)
Prêtre adjoint à un curé pour desservir, sous son autorité, une paroisse, et le suppléer en cas d’absence ou de maladie. (On dit aussi vicaire paroissial.) (Le Larousse sur Internet)
On peut remarquer en passant que le curé de Longchaumois a avec lui, « un vicaire, » qui est prêtre comme lui,…106
Le doyen du chapitre nommait d’office un vicaire pour entendre les confessions et assister aux inhumations;…107
Annexe
La famille monastique sanclaudienne au XVe s.108
Abbé Dirige la communauté, élu ou nommé | |||||
Grand Prieur Seconde l’abbé | |||||
Prieur claustral Veille au respect de la discipline claustral | Chantre Dirige le chœur des moines | Infirmier Soigne les malades | Cellérier Administre le temporel du monastère, rend la justice | ||
Sacristain Entretien l’église, les vases sacrés et les livres liturgiques | Réfecturier Entretien le réfectoire | Aumônier Exerce la charité au nom du monastère | |||
Chambellan Accompagne l’abbé dans ses déplacements | Chambrier Responsable du vestiaire des moines | Pitancier Distribue les rations de nourriture aux moines | |||
Moines Claustraux | |||||
Convers Moines non clercs, secondant les officiers et les moines de chœur dans leurs fonctions | Novices Jeunes gens en période de probation avant la prononciation des vœux | Jouvenceaux Enfants entre 15 et 17 ans se destinant à devenir moines | Oblats Enfants de moins de 15 ans offerts au monastère pour devenir moines | ||
Serviteurs laïques ou familiers Exécutent différents travaux à l’intérieur du monastère |
Sources
Archives Départementales du Jura, sous-série 8B, (Cours et juridictions avant 1790) Grande judicature de Saint-Claude
Archives Départementales du Jura, sous-série 2H, archives de l’Abbaye de Saint-Claude
BENOIT, Paul (Dom) Histoire de l’Abbaye et de la terre de St Claude, Tomes I et II , Imprimerie de la Chartreuse de Notre-Dame des Prés, Montreuil-sur-Mer, 1890 (tome I) et 1892 (tome II)
BERNARD, Gildas (†), DE DAINVILLE-BARBICHE, Ségolène, et NEIRINCK, Danièle, Guide des recherches sur l’histoire des familles, Archives Nationales de France (Janvier 2018). Un lien vers le document en PDF, un excellent livre de référence et qui se lit très facilement, se trouve sur le site G2HJ : Guide recherches familles Arch Nat (FRAN_ANX_011900).
DUBY, Georges, et Armand WALLON, éditeurs, Histoire de la France rurale, tome I – la formation des campagnes françaises des origines au XIVe siècle (Editions du Seuil, 1975) ISBN 2-02-004267-3
FIÉTIER, Roland, directeur de l’édition, Histoire de la Franche-Comté (Privat Editeurs, Toulouse 1977) ISBN 2-7089-162-7
GENOUDET, Maurice, Historique de Morez (Imprimerie La Biennoise, Morez, 1983)
JACQUENOT, Alain, La Population de la Franche-Comté à la veille de la Guerre de Dix Ans – La Montre d’armes de 1632, Tome III : Le Sud de la province (Simongraphic, Morteau, 2018). ISBN 978-2-7466-7477-6
Le Larousse, la version papier (Le Petit Larousse Illustrée 2001) et aussi sur Internet
LITTRÉ, Emile, Le grand dictionnaire de la langue française, version numérique dont le logiciel est téléchargeable sur Internet
ROUSSET, Alphonse, Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes du département du Jura (1853-1858). Des liens vers les six tomes se trouve sur le site G2HJ.