Bellefontaine

Il y a un article dans le Dictionnaire Rousset, tome 1, B-197 (page 207 de la version PDF).

Synthèse

En 1357 ou peu après, les religieux de l’abbaye de Saint Claude ont déclaré que (ce qui deviendrait la commune de) Bellefontaine, entre autres, leur appartenait personnellement puisque faisant partie du territoire du prieuré, de la seigneurie, de la Mouille. Le village de Bellefontaine faisait donc depuis
lors partie du fief de La Mouille, ce qui voulait dire que les habitants avaient des obligations financières envers la seigneurie et devait subir sa justice. Cette situation a continué jusqu’en 1781 lorsque les habitants de la terre de La Mouille ont été affranchis.

Malgré cet état de dépendance, en l’an 1549 Bellefontaine était une communauté distinct et une des trois seules existantes dans la région proche. Genoudet aussi note qu’au début du 17e siècle Bellefontaine était une communauté distincte de La Mouille.

Bellefontaine faisait partie de la paroisse de Morbier jusqu’en 1771.

Chronologie

Sans date

Le territoire de cette commune [de Bellefontaine] était très vaste dans l’origine. Il s’étendait du Grandvaux à la Crête-du-Rixou, et de la rivière de Bienne à la seigneurie de Châtelblanc.1

1357

[U]n décret de l’archevêque de Lyon unit [La Mouille] définitivement en 1357, à l’office de Pitancier de l’abbaye. A cette époque, le prieuré de la Mouille n’était plus qu’une petite grange avec de minces dépendances. Cela n’empêcha pas les religieux de Saint-Claude de prétendre que sa possession les rendait propriétaires et seigneurs, non-seulement du territoire de la Mouille, mais encore de celui qui compose aujourd’hui les communes de Bellefontaine, Morez, les Rousses, Bois-d’Amont et Morbier. Ils établirent un prévôt à la Mouille et nommèrent des officiers chargés d’y exercer tous actes de justice.2

La Mouille était le chef-lieu d’une prévôté ayant pour dépendances Morez, Morbier, les Rousses, Bois-d’Amont et Bellefontaine.3

Avant 1505

Seigneurie dite de la Mouille ou de la Pitance.4

Bellefontaine était du nombre des villages qui composaient ce fief. Par diverses reconnaissances passées depuis 1505, les sujets d’étaient reconnus main-mortables de corps et de biens et supportèrent patiemment les charges de la servitude pendant plusieurs siècles.5

1549

En 1549 il n’y a que trois communautés qui existaient : La Mouille, Morbier et Bellefontaine.6

Dom Benoît précise les limites de l’acensement de 1549 :

… au nord, le Pré Rodet, entre les villages actuels de Bois-d’Amont et du Brassus ; à l’occident, les limites mêmes du Risoux, au-dessus de Bellefontaine ; au midi, la gorge de Gouland et le chemin qui mène de Morbier, nous dirions aujourd’hui de Morez à Saint-Cergues ; à l’orient, la terre même de Saint-Cergues, qui est de la directe de l’abbé, et les domaines du duc de Savoie ou la baronnie de Vaud. Il comprend donc non seulement la forêt proprement dite du Risoux, mais encore toute la vallée qui d’étende à l’orient de cette forêt, jusqu’à l’arête du Noirmont, entre les terres inféodées à l’abbaye du Lac de Joux dans la partie inférieur de la vallée, et le chemin de Morbier à Saint-Cergues, à son extrémité supérieure. Le vivier, déjà acensé auparavant à Charles GIROD, et quelques autres lambeaux de terre sont exceptés de la concession.7

1631

A cette époque une bonne partie du village, sinon tout, appartenait au prieuré de La Mouille. Cités dans une liste8 des villages et hameaux où habitaient ceux qui payaient la dîme sont :

  • Le Carre dez les chappotz Jusques au daval de Bellefontaine
  • Le Carre dez Chappots Jusques au daval a la de Bellefontaine coste du Chandelier & Riseul [Les mots barrés sont du scribe.]
  • Le Carre sus la coste de Chandelier & la Chaux Morand

Ca 1638

(Pour la date, voir la section sur les trois Batys.) Les territoires des villages de Longchaumois, Orcières et la Mouille, de Morbier, Bellefontaine, les Rousses et les Landes, comme aussi les habitants d’iceux dépendent de messieurs les grand prieur, officiers et religieux du royal monastère d’illec…9

Début du 17e siècle

Les Communautés de Morbier et de Bellefontaine étaient indépendantes de la Communauté de la Mouille, de même que celle de Longchaumois et celle d’Orcières.10

1781

Les communautés de la terre de la Mouille [dont Bellefontaine] firent cause commune pour se soustraire à la mainmorte. Elles s’adressèrent en 1772 à Voltaire et à M. Christin, avocat à Saint- Claude… Enfin, le 28 janvier 1781, une transaction mit fin à ce débat célèbre [celui de CHRISTIN et VOLTAIRE contre l’abbaye de Saint-Claude], prélude des orages de la révolution de 1789. Les religieux affranchirent leurs sujets aux mêmes conditions que le roi l’avait fait pour ses domaines en 1779… 11

Paroisse

La paroisse de Saint-Lupicin embrassait dans sa circonscription primitive l’immense espace qui composa plus tard celles de la Rixouse, de Morbier, de Bellefontaine, des Rousses, de Bois-d’Amont, les seigneuries de Mouthe et de Châtelblanc, …12

Registres paroissiaux dès 1771.13


  1. Rousset, tome 1, page B-200 (PDF 210) ↩︎
  2. Rousset, tome 1, page B-199 (PDF 209) ↩︎
  3. Rousset, tome 4, page M-424 (PDF 433) ↩︎
  4. La Terre de la Mouille dépendait du Pitancier, ou Pidancier, officier chargé du ravitaillement du monastère (Genoudet, page 18). ↩︎
  5. Rousset, tome 1, page B-200 (PDF page 210) ↩︎
  6. Genoudet, page 49 ↩︎
  7. Dom Benoit, tome II, paragraphe 2215, page 449 (454 en PDF) ↩︎
  8. Cote 2H745 aux AD du Jura, second article (image 1214 dans la transcription Reverchon) ↩︎
  9. Dom Benoît, tome II, paragraphe 2275, page 476 (PDF 481) ↩︎
  10. Genoudet, page 26 ↩︎
  11. Rousset, tome 1, page B-200 (PDF 210) ↩︎
  12. Rousset, tome 4, page M-399 (PDF 408) ↩︎
  13. Nouveau guide, page 136 ↩︎

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